Le syndrome Rebel

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Je suis ce qu’on pourrait appeler une sérievore (terme que je trouve plus joli que « série-addict », enfin passons…). J’en regarde beaucoup, des plus populaires du genre Breaking Bad aux plus challengers comme Suits. Dès lors qu’il y en a une nouvelle qui est lancée aux US, je suis toujours curieuse de voir ce qu’elle vaut (tant que le scénario ne parle pas d’enquêtes criminelles à New York/Miami/LA). Ainsi, je me suis laissée tentée par Super Fun Night, la dernière comédie d’ABC, qui suit les soirées de trois jeunes femmes un peu pas-très-cool. Malgré un synopsis attrayant, la série ne tire malheureusement pas son épingle du jeu, car selon moi, elle joue trop sur les clichés et les histoires sont plates. Je pense que tout le monde compte sur Rebel Wilson, qui joue la protagoniste, pour créer une ambiance spécifique dans la série. Rebel est une excellente actrice. Sa spécificité, c’est qu’elle est bien ronde, et quand elle joue, elle y va à fond, sans complexes ni manières. Mais dans cette série, son absence de limites crée un environnement hélàs gênant et pas très frais. Vous pensez donc que nous allons réfléchir autour de cette série dans cet article ? Oh non. Trop facile. J’aimerais mettre en exergue un problème que je remarque de plus en plus récurrent dans l’univers cinématographique : pourquoi la femme ronde est-elle en train de devenir un personnage clownesque ?

Etre ronde, ou être classe, il faut choisir

Durant ces trente dernières années, il était plutôt rarissime de voir une femme ronde dans la liste des personnages principaux d’un film ou d’une série. Et le jour où ces femmes étaient un peu présentes, soit elles étaient bonnes soeurs (Sister Act), soit elles étaient complètement outsiders (Bridget Jones). Rien de très sexy donc.
La spécificité des années 2010, au cinéma, c’est la mise en avant des « minorités ». LA grande tendance : l’utilisation des gays à tort et à travers, en exploitant leur différence à fond, sans chercher à les traîter « comme les autres » (donc buffet à volonté de clichés). Après les gays, viennent les femmes rondes. Genre vraiment rondes (obèses quoi). On ose maintenant en parler, de chanteuses gospel, elles deviennent plus humaines, mais je veux dire, de l’humain à l’état brut. Elles sont la personnification du « je viens de me réveiller, j’ai la gueule de bois, je vais prendre une douche ». Vous voyez ce que je veux dire ? A savoir aucun raffinement. On n’utilise pas la femme ronde pour représenter ce petit être doux et fragile, non, on l’utilise pour dessiner la bonne copine coolos et un peu dégueu, qui s’assume un peu trop en tant que telle. C’est le cas de la comédie Les Meilleures Amies, film américain sans intérêt sur des demoiselles d’honneur. Parmi les demoiselles d’honneur, il y en a une jouée par Melissa McCarthy, qui est aussi une vraie femme ronde. Le personnage est sympathique certes, mais complètement bizarre, grossier, avec un humour pipi-caca-prout à la Borat. Elle est mise en totale opposition face à la belle Rose Byrne, qui joue un rôle complètement différent : jeune femme classe et distinguée, mariée à un PDG, un peu mesquine.
Pourquoi ne pas avoir fait l’inverse ? Tout simplement, parce que beaucoup jugeraient cela contre-nature. Une Rebel Wilson (encore elle) dans le rôle d’une vraie business-woman new-yorkaise, qui sirote des Margaritas dans des bars trendy, les gens trouveraient cela sans intérêt et peu crédible. Presque comme si on voyait un chat avec un chapeau et des bottes sauver la Terre d’une catastrophe écologique.

Entre fantasme et réalisme, nos coeurs balancent

Ce que j’aime appeler le « syndrome Rebel », soulève avant tout la question du réalisme. Selon moi, les codes du cinéma peignent les enjeux liés notre société. Peu importe le genre, de la romcom jusqu’à la fantasy, les mêmes réflèxes reviennent. La prédominance des clans (familiaux, sociaux…), les dualités (méchant VS gentil, fin heureuse VS fin tragique), ou encore les moralités en veux-tu en voilà, en plus de représenter comment est faite la société, sont surtout là pour montrer ce que la société aimerait avoir*. Prenons exemple sur l’omniprésence du patriarcat dans les films d’horreur. Dans la majorité de ces films, le héros, celui qui est au centre, celui qui sauve tout le monde…c’est toujours le père de famille. A part peut être pour le genre Conjuring, la femme est toujours la voix de la raison et la force du soutien psychologique, mais finalement, elle ne fait pas grand chose de concluant. Cet exemple montre que oui, nous avons changé, oui la femme a maintenant ses droits, mais malgré tout, on insiste toujours sur cette superpuissance passée de l’homme face à la femme est toujours présent, et le cinéma retranscrit parfaitement cette idée.
En revenant sur le thème de départ, qui est la place de la femme ronde dans le cinéma, c’est exactement le même schéma. Je répète un peu ce que tout le monde répète à tort et à travers :  nous ne faisons pas toutes le 1m75 pour 48kg, avec les traits du visage parfaitement symétriques, des héroïnes dans les films. En réalité, nous nous rapprochons plus des femmes trash et banales de la série Girls. Néanmoins, les cinéastes continuent d’imposer ces femmes magnifiques comme la référence. Comme si nous refusions tous notre véritable identité, pour laisser place à un rêve que seul 2% de la population mondiale peut atteindre. Ainsi, on rejette la réalité, on préfère rire grassement de cette femme lambda, comme si on voulait à tout prix s’en dégager. Alors, ce problème de la femme ronde dans l’univers du cinéma, pour moi, remet parfaitement en exergue l’absence de volonté des cinéastes, et plus globalement de la société, à s’accepter en tant que tel.

Doit-on alors changer ?

Faut-il donc forcer le cinéma à faire des « efforts » ou faut-il attendre une véritable évolution des moeurs ? Je trouve que cette question est complexe, et dégage d’autres questions encore plus complexes. Qu’est-ce que le cinéma, si ce n’est qu’un média culturel ? Son rôle n’est-il pas surtout de proposer une alternative à la détente ? La société est-elle capable de gérer plusieurs évolutions, sans la nécessité de les prioriser ? Personnellement, je pense que l’évolution des mentalités est très lente, et c’est un réel défi que de vouloir faire changer les choses. Obama en tant que président des US était complètement inimaginable en 1970. Il a fallu plus de quarante ans pour se rendre compte que c’étaient justement les différences qui faisaient l’Homme. Je ne dis pas que le « combat » des rondes au cinéma est un sujet aussi important que celui de l’accès des minorités ethniques à des postes clés. Mais l’évolution des moeurs au sujet des femmes rondes ne peut se faire que si elle est bien orchestrée. C’est-à-dire que cette image dégradante de la femme ronde peut évoluer, si le cinéma essaie de proposer quelque chose de bien. De rabattre les clichés de bonne copine moche et trash, et d’essayer de se rapprocher un peu plus de la véritable réalité (pléooonasme), ou tout simplement, de considérer ces femmes rondes juste comme des femmes. Vous et moi avions tous connu des femmes obèses et nous avions bien pu voir que beaucoup pouvaient être belles, classes et cultivées, et que très peu étaient dans le genre des personnages que jouent Rebel. Pourquoi cette réalité ne peut-elle pas être transposée au cinéma ?

A travers ce pavé en mode dissertation en 3 parties, très scolaire me diriez-vous, nous avions donc vu que la femme ronde au cinéma, est LE nouveau sujet de rigolade et de moquerie, un peu en continuité de nos délires de collégiens. Peut-être est-ce encore trop tôt pour s’en offusquer,  après tout il y a encore toute une liste de causes humaines, animales et végétales à traiter. Mais j’aime penser que les choses doivent bouger petit à petit, un peu comme pour les gays à une époque, sans néanmoins tomber dans l’excès et le cliché.

 

*Haha, la logique tirée par les cheveux. Cependant, je ne suis pas sociologue, et encore moins cinéphile, ce sont de vieilles réflexions que je me fais dans le métro ^_^

Bar à eau et food porn

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Prendre en photo son royal cheese, son Panier de Yoplait de la cantine ou son jus d’orange de l’Autoroute : la grande tendance des années 2010. Sitôt un plat ou une boisson se pose devant nos yeux qu’on se met à le photographier sous toutes les coutures. Un peu comme si on était en pleine Fashion Week. Et puis, il ne suffit pas de prendre en photo ces mets, il faut (surtout) les publier aux yeux du monde. Instagram, Twitter, Evernote, Facebook, Food Reporter, Tumblr…les réseaux sociaux clés pour faire baver les uns et les autres.

Ne vous méprenez pas, cette tendance, je fais partie de ceux qui la suivent avec vigueur. Mon sandwich Daunat jambon/beurre/laitue que je mange parfois en vitesse sur la ligne 6, bien sûr que je n’hésite pas à le partager sur Instagram. Juste que moi, je le fais depuis mes 14 ans, c’est-à-dire il y a plus d’une décénnie, au début de l’ère de l’appareil photo numérique. Autant vous dire qu’à l’époque, je passais davantage pour une ado déséquilibrée que pour une avant-gardiste (ce que finalement, je comprends). C’est bercée par la lenteur de la ligne 6* que je me suis fait cette réflexion : Comment la nourriture a-t-elle pu prendre une telle envergure dans notre quotidien, devenant aussi hype que le dernier it-bag Saint Laurent ?

Apogée du life-capture

En 2013 plus que jamais, le web 2.0 nous incite à raconter et partager à la minute près nos faits et gestes. Une photo étonnement inutile en 2001, telle qu’une calculatrice Casio sur le bureau du taff, peut paraître aujourd’hui primordiale à publier sur Twitter. Dans quel but ?  Est-ce par soucis réel de montrer au monde ce que nous faisons tous les jours ? Ou par désir non maîtrisé de vantardise ? Ou par simple habitude ? …Comme pour toutes les tendances, personne ne peut vraiment y répondre clairement.
Au début de la tendance life-capture, peut être les photos étaient-elles un chouïa pertinentes et (oserais-je le dire ?) intéressantes. Après avoir vu l’incroyable mais vrai – par exemple un bébé panda échappé du zoo qui se retrouve coincé dans un arbre sur les quais -, il était parfaitement légitime de le montrer aux autres. Parce qu’il s’agissait là d’un vrai scoop, et qu’un des intérêts des réseaux sociaux, c’était d’avoir toutes les news en temps réel. Le phénomène depuis a pris énormément d’ampleur, chacun voulait faire ce « partage » d’informations. Et de fils en aiguilles, parce qu’il faut se différencier, on est passé à une démarche beaucoup plus personnelle, où l’enjeu est davantage d’impressionner que de partager. Manger une salade chez Rose Bakery au Bon Marché c’est tellement trendy qu’il faut que tout le monde sache qu’on y a été. Alors vite, on se dépêche de prendre en photo ce tas de laitue, de boulghour et de jambon, et de le partager ilico presto avec un message faussement modeste « Vient de dépenser 22 euros dans sa salade. #parisianisme #jesuisruinee ». Et puis, on a aussi ceux qui pense vouloir faire passer un message subliminal par rapport à leur photo, et qui, par conséquent, feront d’eux des gens encore plus respectables et, surtout enviables. Comme partager une photo à première vue anodine – mais complètement inutile – du magazine fashion qu’on a acheté au kiosque du coin : l’intérêt est surtout de montrer aux autres que de une, on a des sous parce qu’on peut se payer un magazine à 1,5 euros et de deux, on est une vraie modeuse parce qu’on lit un magazine. Ainsi, peu importe les moyens, la motivation est donc la même pour tous les cas de figure : montrer aux gens l’image qu’on veut véhiculer et surtout, impressionner ces gens. C’est pourquoi le life-capture est aujourd’hui tellement tendance, et c’est à partir de là qu’est née cette tendance encore plus accrue du « food porn ».

Food goes viral

Tout ce qui est viral, c’est forcément tendance. Gangnam Style en Décembre, Harlem Shake en Février, Nabilla en Avril…il a suffi de quelques vues sur Youtube pour créer un battage intempestif dans les médias et au-delà. Même si ces « buzz » n’ont bien souvent aucun intérêt économique, géopolitique, culturel ou encore artistique, en parler devient totalement « in ». Cette nouvelle relation que la société a avec la nourriture s’est développée de la même manière. Au début, vous vous en souvenez sûrement, le principal attrait de la nourriture c’était de nous nourrir. Puis, certains ont commencé à voir dans la nourriture un art insoupçonné. On est passé d’un plaisir gustatif à un plaisir d’abord (et peut être même uniquement) visuel. Le steak-haché – frites est soudainement devenu un tableau d’expression de la civilisation post-industrialisation, avec ses couleurs chaudes et brutes. C’est magique, c’est beau, c’est so Picasso, tout le monde en parle, tout le monde le partage. Le steak-haché-frites est devenu une star, comme ses copines purée-jambon et pates carbonara.  La nourriture est tellement à l’apogée de son « buzz », qu’elle a réussi à générer des nouveaux termes, tels que « fooding » ou « food porn ». Celui qui n’a pas compris ça, et qui se borne à faire un tumblr sur la beauté des plages de Méditerranée, s’autoproclame automatiquement comme paria de la société.

Snobisme ou food-commerce ?

En devenant tendance, la nourriture a très rapidement eu une emprunte fashion. Ce n’est pas uniquement l’image que véhicule la nourriture qui se met au devant de la scène, c’est la nourriture elle-même. Des mets tels que les macarons, les cupcakes ou plus récemment les éclairs customisés (à 8 euros l’unité chez Fauchon, trop pas cher quoi), sont devenus de véritables « hit » que tout le monde s’arrache à travers le monde. Le phénomène fooding va encore plus loin, lorsque les hautes sphères de la mode s’en inspirent. En 2012-2013, on voit l’émergence de pièces de vêtement à l’effigie de la nourriture, comme les sweat-shirts avec des dessins d’hamburgers dessus. Classe.
Mais le paroxysme de la nourriture-snobisme, pour moi, ce sont les bars à eau. On y boit l’eau comme on déguste le vin, à coups de « cette eau de source du Jura 1945 est douce avec un touche d’acidité ». Et, puisque ces bars à eau ne se trouvent JAMAIS dans un bon grec de Chateau d’Eau**, mais dans des lieux über-trendy comme Colette, alors forcément, on paye son verre d’eau à 15 euros. Mais on est content quand on y sort, parce qu’on se sent parisien et riche (même si la Cristaline nous attend sagement à la maison).

A partir de là se trouve véritablement la limite entre le business et le snobisme de cette tendance de la nourriture. A force de considérer la nourriture comme un diamant, encore une fois, un marché de niche s’est créé. Manger est devenu tendance, alors il faut payer le prix fort pour pouvoir s’en délecter. Foodtrucks, burgers végétariens et maisons du cheesecakes se multiplient, et proposent des produits à prix très élevés. Mais peu importe de payer son burger à 25 euros, tant qu’on a fait la queue 1h pour l’acheter, c’est l’essentiel. La valeur de la nourriture commence donc à tanguer dangereusement aujourd’hui. L’attribut visuel qu’il avait depuis la fin des années 2000, est en train de se transformer petit à petit. On commence à ne plus regarder la « beauté » du plat (et je pense qu’on a complètement oublié le goût), on pense maintenant à la valeur pécunière et sociétale de ce plat. Un vrai déclin.

Je trouve donc que cette tendance de la nourriture, aussi sympathique soit-elle, se perverse de jour en jour. Dans quelques années, peut être nous rappellerons nous que manger, c’est avant tout se nourrir avec plaisir, et non s’identifier à telle ou telle CSP. Mais alors, qui prendra la place du food porn à ce moment là ? Moi, je propose le sommeil et son soon-to-be-famous dodo-ing. Qui dit mieux ? 😉

* Pour les non-parisiens : la ligne 6 est archaïque, lente et non climatisée qui a dix mille stations entre Etoile et Nation. Le confort dans son état naturel, quoi.
** Whaat ? Vous ne connaissez pas Chateau d’Eau ? C’est un entre Gare de l’Est et Strasbourg St Denis, voyons. Si vous voulez être rabatteur professionnel, c’est the place to be.

Fifty shades of what ?

fifty shades

Vous n’êtes sûrement pas passés outre ce petit phénomène « littéraire » qui a explosé outre-atlantique et outre-manche (c’est moi où c’est un buffet à volonté de « outre » ?) qui s’était immiscé chez nous depuis début octobre. Je parle évidemment de Fifty Shades Of Grey, ou en Français Cinquante nuances de Grey, le fameux roman érotique-sado-maso (sisi) dont raffolent les ménagères de 25-45 ans. Les gens parlaient de révolution des moeurs, de libération sexuelle ou de conte de fée des temps modernes. Curieuse devant tant d’engouement, et parce que j’avais des chèques lecture (gentiment offerts par ma boîte) à dépenser, je m’en vais donc acheter un exemplaire du 1er tome dans un Gibert. Et que fut ma déception ! Non pas parce que je ne suis pas fan de ce genre, ni parce que je m’étais armée d’un certain courage pour l’avoir acheté (vous voyez ce que je veux dire), mais parce que j’ai eu l’impression d’avoir jeté mon temps par la fenêtre, après l’avoir bien piétiné. Je vais essayer de comprendre, avec vous, le succès et l’intérêt de cet ouvrage (parce que, personnellement, c’est drôlement dur).*

Une littérature innovante ?

harlequin premiere de couv

Une parfaite illustration d’un Harlequin

Aux Etats-Unis, Fifty Shades est considérée comme de la nouvelle littérature, ou plutôt celle qui a su donner un souffle salvateur au genre érotique, un peu sous-estimé et oublié ces temps derniers. Ça semble prometteur. Mais moi je vais vous demander : vous vous souvenez de ces livres « Harlequin » (aujourd’hui, un peu remplacés par le label « Little red dress ») ? Une bonne petite centaine de pages, qui retrace l’histoire ô combien vibrante d’une femme et d’un homme, avec des scènes olé-olé par ci, par là. Sans oublier une première de couverture indescriptible, représentant souvent le couple sur le point de s’embrasser et avec un fond un peu en velours grenat. Bref, du pur chef d’oeuvre. Eh bien, pour moi, Fifty Shades ne ressemble ni plus ni moins à un gros Harlequin. Toc. Voilà, c’est dit. Les fans de Mrs E.L James me diront, en clâmant haut et fort : « mais non, mais non, ça n’a rien à voir, ici on ne parle pas d’une romance classique, ça parle de quelque chose de plus profond ». Je cherche. Je ne vois toujours pas en quoi l’histoire d’Anastasia et de Grey diffère des autres Harlequin, si ce n’est que ça gifle et ça se fouette de partout. J’ai même envie de dire que les Harlequin nous permettent – dans un sens – de rêver un peu, de croire au true love, tout ça tout ça. Fifty shades nous donne juste envie de dire parfois « WTF ». C’est sûr que de ce côté là, c’est plutôt innovant.

Des personnages enrichissants et une intrigue vibrante ?

Grey et Ana, une relation tout aussi complexe que Mme de Clèves et le duc de Nemours ?

Grey et Ana, une relation tout aussi complexe que Mme de Clèves et le duc de Nemours ?

L’histoire d’amour dont relate ce livre est celle d’Anastasia Steele, une petite étudiante de dernière année, avec Christian Grey, un jeune milliardaire à la tête d’une multinational. Deux personnes d’une classe sociale différente, aux problématiques différentes, qui se rencontrent et se plaisent…les gens considèrent ça comme le Cendrillon des temps modernes. Suis-je la seule à penser que ce sont les deux personnages les plus plats du monde ? On ne sait finalement rien d’eux, à part qu’Ana est une jeune demoiselle influençable qui doute et qui pleure pour un rien, et que Grey est un mec froid, distant et sadique. Le premier tome fait 500 pages, et je suis même incapable de vous donner une petite description physique à part « ils sont beaux ».
Et cette intrigue…que dire de l’intrigue, à part que c’est la plus inutile au monde ? Au moins, les Harlequin ne font que 120 pages, du coup, la platitude de l’intrigue passe comme de la crème. Mais Fifty Shades qui se la joue Ordre du Phénix,  c’est tout sauf intéressant. 500 pages  les amis, 500 pages pour se demander si Ana aime ou pas cette relation dominant/dominé, alors qu’en réalité, on n’en a besoin que de cinq : une pour présenter les personnages (vue leur profondeur ça va être rapide), une deuxième pour présenter leurs habitudes, une troisième pour présenter les tendances bizarres de Grey et les deux dernières pour voir ce qu’en pense Ana. Rapide, pas cher, même succès.

Une plume magique ?

Parce que les ventes ont été nombreuses, on pense forcément que E.L James écrit magnifiquement bien, en nous transportant dans les aventures de ces deux héros des temps modernes. Effectivement, Stendhal a de la grande concurrence, les descriptions sont à couper le souffle, j’ai eu les larmes aux yeux en imaginant la chambre rouge de torture, j’ai découvert en Grey l’homme de ma vie…non je déconne. Le style de E.L James est un peu médiocre. Il manie bien volontiers des courtes phrases sans intérêt, des mots familiers rajoutées en italique par ci par là (tels que « P*tain ! », « M*rde ! »…). Et pire encore, une bonne vingtaine de pourcent de cet ouvrage est consacré à un échange de mails entre Grey et Anastasia. Utiliser les mails à bon escient, pourquoi pas, mais à tort et à travers comme ici, je n’adhère pas du tout. On a l’impression d’avoir affaire à de la littérature de jeunesse, telle que Le Journal d’Une Princesse (Meg Cabot), où on retrouve beaucoup ce style d’échange.

Mais ma colère envers ce livre, c’est qu’en réalité, le style d’écriture de E.L James me fait peur. Il me fait peur car je me demande : comment a-t-elle eu autant de succès en écrivant comme ça ? Cela prouve-t-il que le 21ème siècle sonne le glas de l’ingéniosité, au point que le peuple se contente un peu de tout et n’importe quoi, tant que cela « buzze » ? Je sais ce que vous dîtes : « cette mistinguette est si arrogante ! Comment peut-elle dire cela alors qu’elle n’a pas écrit un seul mini livre ? ». Mes amis, je me permets d’être aussi critique car au vue du succès que remporte ce Fifty Shades, j’ai bien le droit d’être hyper exigeante à la lecture. Un peu comme quand on va prendre un chocolat chaud chez Ladurée, on ne s’attend pas à de la qualité eau façon McDo, mais bien à une boisson veloutée, parfumée, qui nous ferait voyager.

La moralité de cette histoire, c’est combien même vous croiseriez un livre en top number one des best sellers du mois de la vitrine d’un press relay de Gare du Nord, aux côtés d’Amélie Nothomb, méfiez-vous ! Car tout ce qui brille n’est pas or…

* Cuidado, ceci n’est pas une critique, mais davantage l’ébauche d’une pensée un peu révoltée face à tout ce qui buzze pour un rien (j’aurais pu parler du Gangnam Style ou plus d’actualité : Harlem Shake…)

Comprendre ses collègues en 1 leçon

OMG, ça fait tellement longtemps (je vous avoue que je n’ose même pas regarder la date du dernier article). Bwef. Aujourd’hui, nous allons parler de boulot, même si c’est dimanche. Nous somme fin octobre,  les examens sont passés, les sourires sont sur toutes les lèvres, les statuts facebook regorgent de « c’est finiii », il n’y a plus de doutes, vous êtes maintenant un jeune diplômé prêt à l’emploi ! Et les choses s’accélèrent soudainement (en supposant, bien évidemment, que crise il n’en existe, que méfiance des entreprises il n’y a et donc que 97% est le taux d’insertion des jeunes à l’emploi). Le groupe de potes, avec qui vous avez passé vos 5 dernières années d’études supérieures, s’éclate. Il y en a qui ont trouvé un job avec plein de strass à New York, d’autres qui ont préféré prendre du temps pour réfléchir à leur avenir en ouvrant un business de fruits et légumes à Arcachon et il y a vous…jeune padawan, qui avez préféré rester dans la ville lumière, pour être plus pépère.

La vie en entreprise à la Française commence donc ! Et quelle vie ! Tout de suite, vous voilà projeté dans un monde complètement étrange. Où il n’y a aucun sensei pour vous dicter à longueur de journée ce que vous devez faire, où vous gérez vous-même vos tâches, où vous pouvez faire du bruit comme vous voulez (même chanter, tiens !),  et où vous pouvez vaquer en même temps à d’autres occupations. Vous êtes donc dans la personnalisation même de la liberté  ? Nope… je dirais davantage que cela ressemble plutôt à une grande savane, où chacun doit faire du mieux qu’il peut pour survivre. Et pour survivre…, la barrière number one passe par les collègues !

Les collègues sont différents de vos camarades de promo. Bien sûr, vous avez les mêmes tâches (ou niveau de tâches), vous avez des objectifs en commun, mais vous êtes obligés de vous supporter, même si vous vous détestez. Et dans une boîte française classique, on retrouve toujours le même genre de collègue.

La Gossip Girl

C’est qui ? Cette personne, on se demande ce qu’elle fait dans une entreprise, et pourtant on en a déjà connu toute un jour ou l’autre. On a l’impression que l’intérêt de son existence est de nous dire les news sur les gens de la boîte et de faire circuler des rumeurs. On a du mal à croire qu’elle aussi a des tâches et des deadlines à respecter, comme nous. La Gossip Girl, elle est plutôt difficile à déceler au début. Son but étant d’être le mur qui a des oreilles, elle n’est pas non plus la grande fanfaronne. Elle aime vous poser des questions sur vous-même, sur votre journée, vos idées. Et vous, bien évidemment en confiance devant tant de gentillesse, vous vous confiez : « ne vas surtout le dire à personne, mais je prévois de me marier en octobre. Evidemment, je ne vais pas inviter tout le monde du bureau, j’ai un budget limité ». Le lendemain, c’est par la bouche d’une autre que vous entendez « Félicitations Marilou, pour ton mariage ! Il paraît que tu vas faire une fiesta géante à Las Vegas avec tout l’Open Space sur la liste des invités ? ».
Pourquoi faut-il s’en méfier ? Bahh, si ce sont des ragots inutiles, la Gossip Girl n’est pas dangereuse. Mais son venin risque d’être piquant, si cela affecte vos performances professionnelles. En arrivant aux oreilles du N+2 par exemple.
Comment se protéger contre la Gossip Girl ? C’est simple, il faut en dire le MOINS possible sur vous même. L’entreprise n’est pas cet endroit enchanté où tout le monde chanterait « heal the world ». Il s’agit d’un endroit très compétitif où certaines personnes sont prêtes à tout pour vous dépasser. Et plus important encore, il faut éviter de dire du mal des autres collègues de manière continue – même si c’est tentant – car tout se retourne contre vous après. En gros, c’est le genre de personne à écouter, mais à écouter seulement.

Le comique de service.

C’est qui ? Le comique de service, tout le monde l’adore. Certes, il n’a pas un sex appeal d’enfer, parfois, il est même laid, mais il est drôlissime. Entre deux dossiers, durant la pause, ou en pleine réu’ avec le N+2, il aime glisser une petite blague, une petite remarque drôle, une petite imitation burlesque. Il vous suffit de lui dire « il fait moche aujourd’hui », pour qu’il puisse vous raconter l’histoire du siècle, mettant en scène un parapluie et le journal gratuit Metro. Bref, c’est M. Ambiance, et sans lui, il faut bien le reconnaître, la vie serait encore plus morne qu’une journée de formation à Bloomberg.
Pourquoi faut-il s’en méfier ? Le comique ne sera jamais votre allié. Il est là pour mettre de l’ambiance, mais dès lors qu’il faudra compter sur lui pour travailler en équipe, pour mettre en place un projet ou pour vous aider dans votre dernière cause syndicale…exit le mec. Beaucoup trop sérieux, beaucoup trop polémique pour lui. En fait, le comique n’est pas la personne la plus performante de l’équipe. Mais il sait mettre les supérieurs dans sa poche, avec ses petites blagues et sa vantardise poussée à l’extrême. En comptant sur lui, vous vous retrouverez donc seul, et si tout va bien, il tirera tout le mérite de votre travail.
Comment se protéger contre le comique de service ? Il est important de profiter de sa bonne humeur et rire de ses blagues, pour enjoliver un peu votre journée. Mais dès lors qu’il faut avoir affaire à lui professionnellement (ou même de manière perso), fuyez, et ne vous retournez pas ! Car vous risquerez de tomber de très haut et il regardera avec ignorance les petits morceaux qui resteront de vous.

La miss-je-sais-tout

C’est qui ?  Sûrement la Hermione Granger du monde professionnel. Cette personne – bien souvent une femme – ADORE étaler sa science. Peut être issue d’une famille d’intello-aimant-l’être, ou bien, ayant eu une scolarité de première de la classe, la miss-je-sais-tout passe son temps à vous parler, comme si elle était en plein débat présidentielle. Vous lui demandez un simple « est-ce que tu as vu les Chroniques de Tchernobyl ? », elle va vous répondre « Je ne l’ai pas vu, il ne m’intéresse pas, mais sais-tu qu’en russe on dit Tchernobyl, mais le véritable terme est Tchornobyl, en ukrainien ? ». Le midi, au restaurant de l’entreprise, c’est la personne qui parle le plus, en vous donnant son avis sur un tas de choses, et en vous expliquant un tas de choses. Et les autres écoutent. Même le comique n’a rien à dire face à elle. Et le jour J, où vous savez enfin quelque chose de mieux qu’elle, elle dira un petit « ah booon ? » et détournera habilement la conversation.
Pourquoi faut-il s’en méfier ? Elles sont dangereuses surtout pour les personnes un peu effacées ou discrètes. Elles accaparent toute l’attention sur elle, et peuvent montrer aux chefs ce dont elles sont capables, plus rapidement que les collaborateurs plus simplistes. Et ces-miss-je-sais-tout vont sûrement monter plus vite dans la hiérarchie.
Comment se protéger de la miss-je-sais-tout ? Ne pas baisser les bras et montrer que nous aussi, nous sommes cultivés, que nous aussi, nous maîtrisons notre boulot. Il est vrai que l’ambiance au travail ressemblera vite à un combat de coq en plein été, mais un jour, cette miss-je-sais-tout, en voyant qu’elle a un égal face à elle, se calmera sûrement dans son ardeur.

Le discret

C’est qui ? Homme ou femme, le discret passe plutôt inaperçu, à l’opposé de la miss-je-sais-tout ou du comique de service. Il ne colportera jamais des ragots, ne parlera jamais sur le dos de quelqu’un (sauf s’il a super confiance en vous, et encore), ne participe pas vraiment aux gros débats et surtout, vous ne connaîtrez jamais rien de sa vie privée. Ou du moins, le strict minimum (du genre, l’arrondissement où il vit). Néanmoins, cette personne a un certain charme, car du haut de son silence, il dégage une plénitude ou un mystère. Ou simplement un ennui mortel.
Pourquoi faut-il s’en méfier ? Puisque le discret n’est pas bien bavard, il saura vous écouter attentivement, la tête penchée, et semblera même vous comprendre. Ainsi, vous serez en toute confiance, et vous vous livrerez à fond. Méfiance ! Le discret, même s’il ne dit mot, pourra ressortir ce que vous aviez dit un jour, pour son propre intérêt. Il pourra même apprendre lui-même de vos erreurs, et apparaître encore plus fresh et compétent face à la direction, par rapport à vous. Le but du discret n’étant pas de vous discréditer bien sûr (yeees, admirez le jeu de mot), mais plutôt de lui permettre d’avancer en toute impunité et efficacité.
Comment se protéger du discret ? Ne tombez pas dans son piège, ne soyez pas charmée par ses grands yeux doux ou son sourire enjoleur…Encore une fois, dîtes-en le minimum sur vous-même et essayez de le faire parler aussi. Car posséder le secret d’un discret, c’est comme posséder le Précieux.

Le séducteur

C’est qui ? Sûrement un des mecs les plus sexy de la boîte. Dès le premier jour de votre arrivée, alors que les autres étaient encore distants à votre égard, lui a su vous parler. Avec une voix suave, un regard de braise et un sourire au coin, il s’intéresse à ce que vous faîtes dans le cadre privé et n’hésite pas à vous poser des questions. Bref, un vrai Ryan Gosling dans Crazy Stupid Love. Et devant tant d’expertise, vous êtes genre « whaou » et attendez souvent avec impatience les réu’ du dossier Gamma, pour pouvoir lui parler personnellement.
Pourquoi faut-il s’en méfier ? Pour beaucoup de raisons. Parce que le mec est juste un séducteur naturel, et à la vue d’une femme, il se met à papillonner. Mais il ne faut pas oublier que vous êtes dans un univers professionnel, et donc compétitif, où il ne faut pas laisser un flirt de bureau tâcher vos performances et votre discernement. Surtout que le mec passera à autre chose dès que la future nouvelle stagiaire de 21 ans, sosie de Blake Lively, arrivera.
Comment se protéger du séducteur ? Le laisser papillonner autour de vous (parce que oui, ça procure un certain plaisir de voir un homme vous traîter de manière différente), tout en lui faisant comprendre au final, que vous êtes insensibles à tant de spectacles, et que vous êtes très heureuse avec votre Homme (même si vous n’en avez pas). Il s’éloignera avec douceur.

Connaître ses collègues n’est donc pas une mince affaire, et est peut être même une affaire encore plus compliquée que « connaître ses profs » ou, pour ceux dont l’école semble trop loin, « connaître son maraîcher » (comment ça, vous ne cherchez pas à en savoir un peu plus sur cette bonne femme qui vous vend des tomates made in Espagne ?). Mais connaître à quel type de personne on est contraint de coexister, le but ici, est déjà un très bon début, dans votre quête de la sérénité au boulot.

Sur ce, à très vite 😉

Facebook : la « skybloguisation »

Facebook, tout le monde le connaît, sans forcément l’utiliser. Même le mec qui vient de passer un an dans la forêt Amazonienne à étudier la feuille de coca, a déjà, un jour, entendu parler de ce mot. C’est donc un phénomène de société absolument extraordinaire, qui a pu, depuis son envolée, vivre une introduction en bourse, une adaptation cinématographique…bref, véritable success story quoi.

Seulement, comme tout cycle de vie d’un produit, la phase de maturité est passée, et on est en train de rentrer doucement mais sûrement dans la phase de déclin. Le déclin de Facebook peut être traduit par beaucoup d’éléments, mais moi, j’ai envie de me pencher sur la skybloguisation de ce réseau, ou pour être plus claire, sur « l’effet kikoo lol » de ce réseau. Je ne sais pas si ce phénomène est mondial, mais en tout cas il est bien français.

Illustration parfaite d’un cycle de vie d’un produit

Les pré-ados, professionnels du déclin.
Vous vous souvenez sûrement de Skyblog ? La plateforme de blog de Skyrock, essentiellement utilisée par les djeuns de l’époque (ah oui, parce que blogspot et cie, c’était trop geek pour eux). C’était avant l’explosion du Web 2.0. Au début c’était intéressant à souhait, on pouvait parler de tout et n’importe quoi.  Puis, le phénomène s’était transformé et la cible principale était rapidement devenue les « djeuns kikoo-kéké-best4h », c’est-à-dire une cible particulièrement collégienne, illétrée, égocentrique et superficielle.

Facebook est fort malheureusement en train de connaître ce phénomène. Lorsque je venais de m’inscrire sur Facebook, c’était pour moi l’équivalence de Viadeo d’aujourd’hui : on y travaillait son image professionnelle et personnelle et on construisait un réseau potentiel. Parfois, c’était aussi l’occasion de retrouver des anciennes connaissances et de partager ses passions et idées. Bref, quelque chose d’intéressant et de stimulant. Et puis, un jour,  les pré-ados étaient arrivés. Les pré-ados sont connus sous le nom de « tweens » aux US et ils ont entre 8 et 13 ans. De la culture du personal branding, on est très vite passé aux pages du genre « Si toi aussi t’aimes pas l’école » (avec 40000 adhérents).

Le niveau en a pris un sacré coup.

« Rends-moi mon comm !! »

A l’époque de Skyblog, je veux dire lorsqu’il était définitivement dans la phase « kikoo-lol », l’intérêt de l’échange disparaissait complètement. En bas de chaque article, il y avait normalement une possibilité de commenter l’article. Forcément, quand une jeune fille de 14 ans publiait une photo avec sa copine, bouche bisous pleine de gloss (=duck face), et après avoir écrit un « my B3st4hHh jteIiim foRevRrr ! », il y avait souvent en dessous 500 commentaires. Et ce n’était pas des débats enflammés sur le sens de l’amour ou de l’amitié (ni des leçons d’orthographes en passant). Nooon. C’était des commentaires du genre « Voilà 50 comms pour toi, viens-voir mon blog et commente à ton tour steuplait ».

Facebook est vraiment en train de vivre ce phénomène à son tour, bien que c’est encore discret. Vous connaissez les « pages » Facebook, non ? Ce sont ces pages, qui ont progressivement remplacé les groupes. Les pages sont souvent entre les mains des entreprises qui utilisent FB comme un média (du genre Louis Vuitton). Il suffit donc d’aimer la page de ces entreprises pour qu’on puisse avoir des mises à jour régulières sur nos murs (publicités indirectes, photos, évènements…). Pourquoi pas. Puis, les pages plus « cool » arrivent en trombe. Des jeunes facebookiens ont trouvé une phrase sympa et véridique, les mettent en titre de page, puis les autres jeunes facebookiens aiment cette page, la trouvant toujours sympa et véridique. Là aussi, des mises à jour ont lieu, mais c’est beaucoup plus éloigné de l’usage des entreprises de Facebook. Les statuts des pages n’ont parfois rien à voir avec les mises à jour. Une page telle que « Si toi aussi tu aimes manger », mettrait des statuts comme « Tu as UN meilleur ami ? Clique sur j’aime. Tu as UNE meilleure amie ? Commente ». Et étrangement, les gens aiment ou commentent. Je sais, vous avez une question. Quel est l’intérêt ?  Mais le pire reste les commentaires de ces statuts de pages. Ce n’est pas encore très courant, mais j’ai pu voir, au milieu des coeurs et des j’aime, des commentaires du genre « j’ai commenté ton statut, rend-moi ce commentaire en allant voir ma page ! Et ajoute-moi ».

Attention, skybloguisation en vue.

Entre nom et pseudo, mon coeur balance
Sur Skyblog, personne n’exposait son nom/ prénom, chaque blog était régit sous un nom spécial qui qualifierait bien le blog. Ainsi, si un blog parlait cuisine, et était tenu par une certaine Lucie, alors il s’appelait « Lucie-cuisine ». C’était normal après tout.  Mais au fil du temps, ce nom spécial se transformait en un tintouin incompréhensible. Le même blog se transformerait en xx-f4Sh10n-LuLu-SiSi-cUpC4ke-xx. J’exagère à peine.

Avec Facebook, la tendance est la même. Au début, quand les adultes étaient encore les seuls acteurs sur ce réseau, alors, chacun s’appelait comme sur Linkedin. On parlait du Facebook de Lucie Lebon, par exemple. Eh bien oui, quand on parlait d’un réseau social professionnel, c’était obligé, un peu comme pour une carte visite. Cependant, avec le déclin actuel et l’arrivée des tweens sur ce marché, les noms complets, officiels, serious, tout ça, ben…ils ont disparu. Lucie Lebon est vite devenue : Lulu ShéRy Bella. Et quand on regarde de plus près, on voit très étrangement un : « Lulu Shéry Bella, née le 2 avril 1974, habite à c’est pas tes oignons, travaille à je suis le boss, etc., etc. ». Et là, vous comprenez.

Du respect de la loi.

Quand on demande donc à ces tweens pourquoi ils ont changé leur nom ainsi, on a toujours la même réponse : « Internet c’est dangereux, il y a des pédophiles, tout ça, faut se protéger ». C’est sûr que si vous regardez le spot de prévention du gouvernement sur les dangers d’Internet (et notamment le gros pervers à lunettes et la « charmante petite Anna »), vous vous dîtes que c’est pas faux. Seulement, je rappelle à chacun que Facebook, c’est interdit aux moins de 13 ans, déjà (ce qui élimine la majorité des tweens), pour justement éviter les débordements. Mais je rappelle aussi que c’est sensé être un « réseau social ». Un réseau social désigne par définition « l’ensemble des sites internet permettant de se constituer un réseau d’amis ou de connaissances professionnelles et fournissant à leur membres des outils et interfaces d’interactions, de présentation et de communication. ». Au vu de ces mots clés, on peut dire que pour Facebook, qui est un réseau principalement tourné vers les interactions sociales (davantage que Tumblr par exemple), l’anonymat est quand même quelque chose qu’il faut mettre de côté.  Donc, si on n’est pas capable de supporter cette condition, alors il faut arrêter de faire comme tout le monde et se désinscrire (ou ne jamais s’inscrire). Surtout qu’on a 8 ans.

A qui le tour ?

Le problème donc, vient du désir de ces tweens à se la jouer « adulte », ou s’approprier tous les acquis des adultes. Pourtant, à mon époque (il n’y a pas si longtemps tout compte fait), je jouais à Pokémon sur ma Gameboy Color violette, et il était hors de question que je me mette à faire des points de croix avec des fils DMC, comme ma mère. Aujourd’hui, ce genre de choses serait impensable. Bientôt, nous allons voir Viadeo aux mains de ces jeunes pré-ados. J’imagine bien la partie « CV » de ce réseau social se transformer en biographie folklorique, du genre « 2008-2009 : Rencontre de ma best que j’aime ; juin-juillet 2010 : Ardèche avec Emmy ;  Depuis septembre 2011 : En 5ème2 meilleure classe de Jean Moulin ». En fait, j’adorerais voir ça.

Bonne année

Nous sommes encore early janvier, alors, j’en profite pour vous dire une très bonne année !!
Je sais, ça fait genre 3 siècles et demi que je ne me suis pas pointée, mais j’étais pour ainsi dire super busy (sisi, je vous assure). C’est pas pour autant que ça a changé aujourd’hui, mais on va dire que je commence à gérer ce rythme de dingue.

Bref, que vous souhaiter pour cette année 2012, à part de vivre des aventures extraordinaires et mémorables dont vous parlerez encore en 2040 (je fais partie de cette majorité qui pense que l’horizon ne s’arrête pas en décembre 2012) .

Des bisous !

Journée musicale

Notre voiture, c’est un peu cette zone de non-lieu, de sécurité, dont on a réellement besoin avant de se « montrer en public » ou après s’être « confronté au public ». Non parce que le bruit du moteur fait remonter quelques souvenirs de départ en vacances, ou que la boîte à gants regorge de choses super secrètes à découvrir. Mais parce que la voiture nous permet de profiter de ce trésor indéniable : la radio. Allumer la radio, c’est un peu le réflexe de tout le monde quand il monte dans une voiture (sauf peut être des gens comme ma mère). On a parfois un CD ou un MP3, avec nos morceaux préférés. Mais on a aussi nos stations favorites, selon la période de la journée ou selon notre humeur. Et bizarrement, on a à peu près tous les mêmes rituels.

Il est 7h53, la vie est dure, on est dans la voiture, nos Chocapics encore lourds dans l’estomac, et pourtant, on est obligé de prendre le volant (pour travailler ou pour faire des courses matinales). Naturellement, on évite de mettre sur Radio Classique (si l’onde, on connaît haha), parce que sinon, en deux temps trois mouvements, on serait étrangement endormis, comme si le marchand de sable était passé par là. Alors, pour éveiller notre cerveau, rien de mieux qu’une radio d’infos et de débats virulents, comme seule RMC peut nous offrir le matin (avec JJB). De ce fait, on ne risquerait pas d’oublier qu’il y a une réu’ importante avec le manager ou qu’il faut acheter les salsifis pour la crémaillère de Sophie, parce qu’on a eu le temps de s’indigner ou s’émoustiller pour la nouvelle info croustillante du jour.

14h05, après la pause déjeuner, nous voilà encore contraints de faire face à ce fichu volant. Mais le problème, c’est que cette période post-déjeuner, c’est la période de digestion. « Micro-sieste, nous scande les livres, en quatre minutes, vous vous régénérez complètement ». Trop drôle, vas-y que je t’en donne moi de la micro-sieste en voiture (surtout que ça risquerait de se transformer en grosso-sieste). La solution ? Rien de mieux qu’une radio, comme RTL2, qui peut nous faire chanter quelques classiques (ou pas) de la pop rock en yaourt (« Mamaaa ouhouhou, I don’t wanna die na-na-na-na-na…carry oooon, carry oooonn as if nothing really matters »)

17h49, retour de boulot, de courses, de balades diverses, on se retrouve encore dans la voiture…avec un gros mal de tête en perspectives. Tout ce dont on a besoin, c’est une ambiance culcul la praline faisant croire qu’on est encore des êtres humains dans le meilleur des mondes possibles. Alors, là, une station incontournable :  NRJ. La seule radio où on peut entendre (non sans agacement) le genre « Friday » de Rebecca Black. En entendant cette petite chanter « yesterday was Thursday, today is Friday, tomorrow is Saturday and Sunday comes after wards », on se dit qu’on est loin d’être les gens les plus bêtes du monde. Gros big up pour le moral, non ?

21h32, un dîner ou une soirée se profile, mais comme d’habitude, ça se trouve à Plouckville, et du coup, voiture obligée. A l’aller, avec quatre amis sans permis et le chauffeur (en l’occurrence, nous), c’est une ambiance endiablée. Alors bien souvent, on ne sait jamais sur quelle station on est mais dès qu’on entend des morceaux qui bougent à la Black Eyed Peas, on met un peu fort et on fait des « houuhouu » avec les copilotes, jusqu’à l’arrivée à Plouckville.

03h17, La nuit vient à sa fin. Tout le monde est un peu bourré, bien fatigué, et surtout heureux d’avoir une voiture pour rentrer. Tellement heureux que dès qu’ils se placent dans la voiture, ils s’endorment profondément. Nous voilà donc seul, au milieu de la nuit noire, dans un état de fatigue aussi (après cette longue journée). Mais c’est notre voiture, alors, il faut y aller.  Ainsi, la meilleure station adéquate est celle qui propose des chansons reposantes, clichées, sans trop aller dans le soporifique. C’est donc avec un certain naturel qu’on va sur Chérie FM, pour accompagner Mariah, Céline ou Christina, dans leur ballade (ceci dit, on galère pour passe d’un octave à un autre comme elles). Et en rien de temps, nous voilà arrivés à destination.

Alors, conclusion de cette journée très musicale dans la voiture, c’est qu’il n’y a pas de sotte station de radio, comme il n’y a pas de sot métier, mais c’est surtout notre usage de cette station qui la rend utile, ou non.

Crédits photo : Getty Image

Le film qui fait peur

Le film qui fait peur, il peut être de plusieurs genres. Avoir peur ne consiste pas uniquement à voir des fantômes méchants à la The Grudge (film d’épouvante), il peut être aussi question de tueurs psychopathes qui veulent éliminer tout le monde comme le fou des films Halloween (slasher) ou encore de films tout dégueu avec du sang partout, du genre Saw (Gore).
Pour ma part, j’adore les films d’horreur et assimilés, mais il y a parfois de l’incrédulité et un certain automatisme, qui me dépassent.

Le « il y a quelqu’un ? ».


Blair Witch Project, le film parfait où l’héroïne demande sans cesse « qui est là ? »

Perdue dans une forêt, comme dans le Blair Witch Project (ancêtre de Paranormal activity), l’héroïne entend des bruits de craquements un peu louches, de pas, sans voir personne. Et plutôt que de se réfugier, elle va encore attirer plus le méchant vers elle en demandant (en criant, s’il vous plaît), si quelqu’un est là. Comme si le-dit méchant allait dire « oui, je suis là très chère ! ».  Encore une fois, le scénariste me dirait « c’est pour installer l’ambiance de peur ». Je ne sais pas vous, mais moi, à chaque fois que quelqu’un lance son « il y a quelqu’un », je suis tout sauf apeurée, en fait, je suis plutôt au bord du rire (à l’agacement de mon voisin de ciné).

Le « on se sépare ».
Trois amis entrent dans l’hôpital hanté pour suivre la voix d’un quatrième ami perdu. Ils entendent la voix au loin et paniqués, ils disent « allez, on se sépare pour le retrouver et on se retrouve dans 15 minutes ici ». Sauf que les 15 minutes n’arriveront jamais et que le méchant pourra les tuer tranquillement un par un. Mais m**** les gens, vous êtes dans un hôpital hanté, pourquoi diable cherchez-vous à vous séparer ? N’est-il pas plus logique de rester soudés ? Le scénariste me dirait simplement « mais il faut provoquer le destin, on ne peut rester là sans rien faire ». Alors il faudrait le provoquer d’une autre manière, le destin.

Le gars/la fille qui tombe.
En pleine course, alors que le cruel tueur lui court après, le héros trouve toujours le moyen de tomber. C’est pire qu’un classique, c’est un cliché. Le spectacteur peut crier, avec le souffle coupé « mais vite, vite, vite ! », pendant que le héros essaie de se relever, avec le méchant de plus en plus proche. Même dans la vie réelle, il nous arrive de courir pour diverses raisons (bien souvent, parce qu’on est en retard, me diriez-vous). Alors, je ne sais pas vous, mais moi, quand je cours après le bus, je ne tombe pas avant de l’attraper. Oui, ça peut arriver, mais pas systématiquement. Le scénariste, qui tient à sauver les meubles, me dirait que le fait de tomber met le spectacteur en haleine (certes), et que de toute façon, nous n’étions pas dans la vie réelle (re-certes) et qu’il n’était pas question là de courir après un bus (re-re-certes). Toutefois, un film, d’horreur ou pas, n’est-il pas sensé représenter la réalité ?

Le méchant pas méchant (ou le gentil méchant).


Scream 4, le film qui a trop voulu jouer sur le dénouement surprise.

On est dans une époque où la mode cinématographique est au dénouement renversant, surtout pour le film d’épouvante. Pendant toute la durée du film,  on a un personnage méchant en vue (tête de méchant, caractère de méchant, jeu de méchant…). Seulement, à la fin, on ne découvre que ce méchant n’était qu’un petit personnage comme les autres, et que le vrai coupable était celui qu’on ne soupçonnait pas. Comme dans Scream 4. Ils mettent en avant un gars trop bizarre qui a vraiment l’attitude express du méchant. Mais au final, c’est la gentillette (jouée par Emma Roberts) qui est le vrai tueur psychopathe. Plutôt ingénieux…si la même chose ne se répétait pas tout le temps, dans tous les films de ces dernières années. En effet, les scénaristes n’arrêtent pas d’utiliser ce petit dénouement qu’ils pensent magique, parce qu’il impressionnerait le spectateur incrédule. A l’époque de Severus Rogue dans Harry Potter (même si HP est tout sauf un film d’horreur, mais vous voyez ce que je veux dire), ça a bien marché. A celle de La Porte des Secrets aussi (datant de 2004, avec Kate Hudson). Maintenant, c’est complètement désuet car on a tous compris que certains personnages étaient trop méchants pour être vrais et qu’il fallait se méfier de l’eau qui dormait. A quand le contre-surprise ?

Vous aviez donc  noté que les films « qui font peur » ont des failles plus ou moins grosses. Parfois, ces failles ne sont tellement pas maîtrisées, qu’elles créent des navés comme pas possible (du genre Prédictions, qui n’est pas du tout un film d’horreur, mais qui se veut l’être). Toutefois, je reconnais que personnellement, ça me fait passer un bon moment, car j’adore commenter les films quand je les regarde, au grand déplaisir des autres. Imaginez-vous des films d’horreur, où les gentils arrivent toujours à échapper aux méchants sans encombres, qu’à la fin, on découvre que le méchant ben…finalement c’est le méchant ? Du réel pur et dur…mais il n’y aurait pas d’histoires.

Wii fit.

Je parcourais ce que j’appelle le « Net people », comme toutes les semaines. Le « Net People », c’est un peu mon camaïeu de sites Internet exclusivement dédiés aux potins hollywoodiens (de L.A mais pas que !), qui vont de l’officiel « Voici » au très underground « Perez Hilton », en passant par le nimportenawak « Pipole.net ». Je sais, ce n’est pas une démarche très intellectuelle, mais la culture ne s’arrête pas à l’acte de lire « Telos »…non ? Ok, je m’égare. Bref, je me baladais donc sur ces sites là l’autre jour, et j’étais tombée sur un avant/après de Raven Symoné, celle qui jouait dans « Phénomène Raven », il y a très longtemps de cela (et dans d’autres films).

Même si vous ne connaissiez pas l’actrice, vous êtes speechless…comme moi. Après quelques recherches, j’ai découvert qu’elle avait perdu le tout, assez naturellement, avec un coach perso. Facile, avec l’argent (et le temps ?). Ce phénomène est loin d’être isolé. En fait, c’est un peu THE tendance à Hollywood. Etre bien dans sa peau ou dans le regard des autres ? La réponse est facile, et les people s’arrachent les méthodes de ouf pour tout perdre en deux temps trois mouvements. Les sceptiques diront « c’est Hollywood », mais moi, je dirais que c’est plus généralisé.

Culte de la beauté à sens unique.

A Hollywood comme ailleurs, il est difficile de s’imposer quelque part, sans être dans « la norme ». Cette norme que la société s’est créée, sans vraiment faire gaffe, et qui a évolué avec le temps. Il n’y a pas si longtemps, au milieu du XXème siècle, la Belle femme était celle qui avait des courbes, des rondeurs. D’ailleurs, l’icône de la beauté n’était-elle pas Marylin Monroe, qui au passage, faisait du 44 ? Au fil des années, cette tendance s’efface et laisse entrer une autre image de la beauté. La minceur. Et 2011 est dans la tendance « minceur extrême ». La beauté joviale, sulfureuse de Marylin laisse place à une beauté plus terne, froide, limite asexuée, des mannequins de chez Chanel (que j’ai trouvé personnellement choquantes, lors de la dernière Fashion Week). En comparant, vous avez l’impression que c’est une bien mauvaise idée, qu’on régresse. Certes, mais en attendant, personne ne fait d’effort pour inverser la donne de manière catégorique. Raven, il y a encore quelques temps, avait dit haut et fort que ses courbes faisaient parties d’elle-même et qu’elle ne changerait rien. Des paroles courageuses, mais si la société détruit ce courage, alors où puiser une autre force ? Ainsi, la voilà aujourd’hui, 40kg en moins, et visiblement heureuse. Logique, quand vous y pensez. C’est triste à dire, mais vous imaginez, vous, Gabourey Sidibe dans le rôle de Nina dans Black Swann, à la place de Natalie Portman? (ok, c’est l’exemple le plus nul du monde). La réponse est : bien sûr que non. Même si Gabourey était la meilleure des danseuses étoiles (oui, bon, une des règles de la danse classique c’est d’être légère mais enfin…), on se sentirait un peu mal à l’aise en la voyant sautiller en tutu. C’est terrible, c’est honteux, une telle pensée, mais c’est le signe des temps modernes. Devant une telle fatalité, des gens comme Raven préfèrent donc outrepasser leur précédente fierté et redevenir comme les autres.

Des normes poussées à l’extrême.

Raven a perdu du poids pour être « dans la norme », mais il y a ceux qui perdent du poids pour être « au delà de la norme », dans le but d’être plus belle que belle. Mais de nos jours, « au delà de la norme » signifie clairement être encore plus mince. Je n’ai jamais été dans ce cas, mais je pense que c’est de là que naissent certaines maladies, comme l’anorexie. Mais alors, pourquoi donc devenir plus mince (=belle) que mince (=belle), alors qu’on était déjà bien (=mince), avant ? Ce phénomène encore une fois est analysé chez les people. Ils ont déjà pas mal de choses matérielles, comme l’argent et le confort. Certaines veulent être au top, comme Nicole Richie (cf. photo ci-dessus). Ils étaient partis pour perdre quelques kilos, et tant qu’à être lancés, ils y vont jusqu’au bout. Parce que dans leur tête, au bout du chemin, il y aura un halo de lumière qui leur dira « vous êtes parfaite, maintenant ». Bien souvent, cette lumière se confond avec la célèbre « lumière au bout du tunnel » en fin de vie, me diriez-vous .

Le graal mercatique.


Ce culte de la maigreur, sachons-le, est utilisé, exploité par certaines entreprises. Quand bien même on se met à rêver du corps de Gisele Bundchën, une entreprise va faire en sorte de vouloir exaucer nos voeux. Il y a les versions « louches », tout d’abord, celles où il faut ajouter des nutriments supplémentaires à notre quotidien. Le genre pilule amaigrissantes aux herbes du Tibet de M6 Boutique. Pour 250 euros les 4 boîtes, et à raison de 6 boîtes par semaine, promis, vous perdrez 4kg. Et vous les reprendrez sûrement quelques semaines plus tard. Mais il y a aussi les versions plus légales qui vont des conseils soit disant de ouf-dingue de médecins et le petit remède miracle à la clé qui consiste à convertir notre bouffe en points, contre un petit abonnement mensuel évidemment. Il y a même des versions ludiques de l’amaigrissement, comme certains jeux vidéos très élaborés, qui nous servent de coach perso (et on peut même danser !). Contre compensation financière, il en va sans dire (sauf si vous êtes un pro du crackage comme mon oncle qui a réussi à mettre des jeux à volonté sur la console de ses enfants – l’exemple de bonne conduite, je vous dis pas).

Le Raven Case m’a donc mis un peu la puce à l’oreille sur ce phénomène. Le culte de la maigreur est-il devenu important à ce point ? Bon, je le reconnais, il y a des gens à qui ça peut faire du bien de maigrir (pour la santé), du genre Kelly Osbourne. Mais ceux qui poussent cette maigreur à l’extrême, et pire ceux qui l’utilisent de manière lucrative, c’est beaucoup moins classy. Ceci dit, je ne pense pas non plus que le culte de l’obésité soit l’idéal =D. A quand le juste milieu ?

Fin de saison

Lassés, depuis longtemps déjà, des rediffusions et des diffusions plus que tardives de TF1, M6 et consorts, comme moi, vous suivez avec avidité les séries US sur Internet (en streaming notamment), toutes les semaines de septembre à mai, en excluant évidemment les christmas et spring breaks (eh ouais, de vrais autochtones américains ces petits frenchies). Et ainsi, vous aviez dû remarqué que…en ce moment, on en est aux « final season », là où toutes les histoires et intrigues se dénouent et où d’autres se créent pour nous faire sauvagement patienter jusqu’en septembre.

J’en ai vu trois cette semaine : la saison 2 de Vampire Diaries (enfin, fin de semaine passée), la saison 4 de Gossip Girl et la saison 7 de Desperate Housewives (bon j’avoue, j’ai vu celle de Hellcats aussi, mais cette série ne mérite pas qu’on parle d’elle tellement elle est vraiment mauvaise). Et comment dire…il y a de la lassitude dans l’air, parce que vraiment, je ne sais pas vous, mais moi, j’ai été déçue. Surtout quand on compare aux autres années. Petit point.

De l’émotion, quand même.

Elena, venant à la rescousse de Damon, mourrant (Vampire Diaries)

Avant de tomber dans les critiques, il y a tout de même de belles choses. Je vais commencer par la fin de saison la moins ratée : Vampire Diaries. C’était même joli, un peu émouvant (mais pas autant que l’épisode d’avant, qui m’a déchirée). Quand Damon était sur son lit de mort (mordu par un loup garou – morsure fatale pour un vampire), avec Elena, je ne me tenais plus, j’avais l’impression que pour une fois, Stefan a été exclu de nos yeux, et de ceux d’Elena.
Dans Desperate Housewives, l’émotion était vraiment (et peut être uniquement) sur le divorce de Lynette et Tom. Pour moi, c’était ZE couple qui était intouchable, increuvable. Mais à la fin de cette saison 7, Tom a eu un super job, ce qui rendait Lynette un peu « jalouse » (car elle avait l’habitude de tout diriger). Il y a eu des disputes, une tentative d’entente, mais ils se sont rendus compte que plus rien ne fonctionnait entre eux. C’est tout. Pas de pizzeria foireuse, ni de cancer. Juste une question d’entente. Et j’ai trouvé ça super super triste.
Chez Gossip Girl, il y a eu aussi leur part d’émotion. Essentiellement quand Chuck a laissé partir Blair. Tout le monde le sait, Chuck et Blair, c’est un peu cet amour louche et passionné, destiné à être détruit. Quand Blair rencontre le Prince Louis, on a l’impression de voir une nouvelle fille, plus calme, plus gentille, plus heureuse. Alors quand Chuck a dit à Blair « You deserve your fairytale » (en parlant d’elle et de Louis), suivi d’un « but I will love you forever »…J’ai trouvé ça magiquement beau.

Mais hormis ces petits moments, j’ai un peu envie de dire « remboursez !! ».

Des péripéties hors sujet.

Russel Thorpe, le soi disant « méchant » de la saison (Gossip Girl)

Comme toute fin de saison, ces épisodes ont été pleins de rebondissements. Mais à force de vouloir faire de nouvelles choses, les scénaristes tombent dans le n’importe quoi, très souvent. A commencer par Desperate Housewives. Le pompom du n’importe quoi, au niveau des surprises. J’étais contente (et un peu émue) de voir que Paul n’était finalement pas le méchant attendu. Et contente aussi que cette Félicia paye enfin pour sa folie. Mais alors quand le beau-père de Gaby (celui qui l’a violée quand elle était ado) avait refait surface, mais mince quoi ! Autant s’il était là depuis le début, pour mettre un climat de stress (un peu comme avec Patrick Logan, l’an dernier), ça aurait pu être bien. Mais là, le gars (joué par le père d’Ugly Betty lol), il apparaît en mode freestyle pour le dernier épisode, on ne sait pas trop pourquoi, ni comment, enfin, il est là quoi. Vraiment moyen, comme histoire, surtout pour une fin de saison.
Dans Gossip Girl, la péripétie toute naze était quand Russel Thorpe retient Blair en otage pour quelques minutes, dans le but de faire un attentat suicide (et ainsi se venger de Chuck). Mais voilà, ça a duré tellement rapidement (et sans réelle crainte) qu’au bout de dix minutes, on a un peu tout oublié. Je me souviens des péripéties pourtant simples, mais attrayantes, des autres saisons (quand Serena avait disparu, par exemple, et que tout le monde avait oeuvré pour la retrouver).
Pour Vampire Diaries, je crois que la seule péripétie, c’était quand le shériff voulait tuer Damon, et Klaus, faire boire du sang Stefan. Bon, je le concède, l’épisode d’avant était super bourré d’actions, et bon, Vampire Diaries a au moins cette immunité d’avoir tenté quelque chose.

Des révélations mal maîtrisées.

Lynette et Tom, the break up (Desperate Housewives)

Une bonne fin de saison se traduit normalement par des petites surprises, auxquelles personnes ne s’y attendait. Et bien sûr, les scénaristes ont voulu faire leur lot de « ah mais ouais !! Je ne m’y attendais pas ». Mais…#fail
Dans Gossip Girl, la révélation a été sur l’identité réelle de Charlie. J’avoue, l’idée n’était pas mal. En effet, Charlie était sensée être la cousine de Serena, qui est sorti un peu avec Dan, et tout le monde avait cru que c’était une malade mentale à la fin. Et après, elle redevient gentille. Mais on découvre que finalement, ce n’était pas la cousine de Serena mais que c’était la soeur de Lily qui l’avait payé pour qu’elle se fasse passer pour sa fille. Mais au final, ça reste décevant. Comment ? Pourquoi ? A quoi ça sert ? Ok, peut être qu’on nous expliquera tout en septembre, mais pour le moment, je reste complètement sur ma faim (contrairement à l’an passé, quand Chuck a couché avec Jenny).
Dans Vampire Diaries, la seule véritable révélation réside dans le fait que Damon est finalement un mec (vampire) bien et avec des sentiments. Mais bon. Où est le souffle coupé ? On le savait déjà, on commençait à s’en douter, quand il n’a plus bouffé les gens comme avant. J’aurais préféré une révélation de ouf, genre…il est finalement gay (ok, on n’est pas dans Glee et ce n’est ABSOLUMENT pas le genre de Damon m’enfin…).
Dans Desperate, il n’y a pas de révélations. On comprend que Paul devient gentil, que Félicia est folle, qu’entre Lynette et Tom ça va pas, que le beau-père de Gaby est de retour, que Bree sort avec le détective…Mais tout ça, pour moi, ce n’est pas du niveau de « souffle coupé » (sauf pour le cas de Lynette, mais ce n’est pas une révélation pour moi, c’est une continuité logique).

Des questions non résolues.

« Mais qu’est-il devenu ?? » (Desperate Housewives)

Tout au long de la saison, il y a eu des thèmes, des points abordées. Et pardon d’être insistante mais…quel est donc la conclusion de ces points ?
Dans Desperate Housewives, on a vu à un moment le fils de Paul Young, qui voulait se venger. Qu’en est-il advenu de lui ? Je pensais qu’on aurait eu le droit à un petit quelque chose, mais non, ce n’était qu’un passage éclair.
Chez Gossip Girl, la grosse déception c’était le « Dan & Blair ». Leur relation amour-amitié-haine a été évoquée pendant plusieurs épisodes. Le sneek peak de la season finale episode était même axé sur le thème the Princess (Blair), the Prince (Louis), the Dark Knight (Chuck) and the Pauper (Dan). Cela supposait donc une espèce de compétition entre les trois mecs. Et pourtant, pas-du-tout. Du moins, Dan est en dehors de tout ça. Il n’y a même pas d’explications entre les deux ou quoi. Non, c’était juste passager. Vraiment, vraiment décevant.
Vampire Diaries sauve un peu la mise (encore une fois ^^) en mettant à peu près tout au clair…

Le « rendez-vous en septembre » très peu alléchant.

Blair et Chuck, avant de retrouver le Prince Louis (Gossip Girl)

Le classique des séries américaines, quand elles se terminent, c’est qu’elles nous donnent une envie dingue d’être en septembre pour découvrir ce qu’il va se passer pour les héros. Ils laissent donc un suspens insoutenable (bon soutenable parce que ce n’était pas comme si on pensait à ça tout l’été). Cette fois-ci, le « rendez-vous en septembre » ne me donne pas plus que ça, l’envie d’être en septembre

Pour Gossip Girl, je crois que le seul petit suspens, c’était le test de grossesse dans la poubelle de Blair, à la fin. Je sens déjà le topo : Blair est enceinte, mais elle ne sait pas de qui. Le Prince Louis ou Chuck ? Le problème étant qu’elle doit se marier en Novembre et qu’elle devra se décider d’ici là. Ca fait très « soap opera » ou « telenovelas » tout ça, et vraiment pas Gossip Girl.
Pour Desperate Housewives, je ne vois pas de suspens en vue, sauf peut être l’histoire du beau-père de Gaby tué par Carlos, qui aura peut être des répercussions à Wisteria Lane. Carlos ira-t-il en prison ? Ou les filles devront-elles y aller pour lui ? Le détective (l’amant) de Bree aura-t-il un rôle à jouer là dedans ? A part ça, rien ne me donne envie d’attendre septembre.
Pour Vampire Diaries, il y a peut être plus de choses. Je parle notamment de Jeremy (le frère d’Elena), qui commence à voir des morts après avoir été mort pendant quelques minutes. Je pense que ça va être intéressant et plutôt changeant. Seulement, je trouve que les scénaristes veulent mettre tout être surnaturel dans la série, et ça c’est moyen. D’abord, les vampires. Ensuite, les sorcières. En passant par les loups-garou. Puis, maintenant, les fantômes. A quand les zombies et les extraterrestres ?

Bilan :
Vous l’aurez remarqué, ces fins de saisons sont décevantes. Surtout pour Desperate Housewives et Gossip Girl. Les scénaristes ont intérêt à s’accrocher car avec leur âge (enfin, surtout Desperate), les téléspectateurs mettent la barre haute. Seule peut être Vampire Diaries (la plus jeune des trois) a un petit mérite, parce que finalement, elle nous a assez transporté. Dans mes fétiches, il ne reste plus que la saison finale de Glee la semaine prochaine, et j’espère qu’on aura du show et de l’émotion (je pense notamment à la chanson Bohemian Rapsodie, adapté pendant l’accouchement de Quinn l’an passé, c’était magique).

Crédits photos : The CW, ABC